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La thérapie assistée par l'animal

Le chien comme thérapeute.

L’introduction d’un chien pendant la cure analytique ou psycho-thérapeutique n’est pas neutre et change certainement la figure du thérapeute, sa stature, sa pratique.

Le psychologue accompagné d’un chien accentue encore sa fonction parentale, il réduit aussi la distance entre le thérapeute et le patient car le chien est là tel un lien qui crée le trait d’union entre son maître et le patient.

Le chien accueille, salue, lèche la main du nouveau venu. Le patient est immédiatement pris en charge par l’animal qui par sa familiarité crée une intimité qui peut rassurer le patient, le surprendre ou le désarçonner.
 


Au moment du premier entretien, le chien reste dans la pièce voisine.

Évidemment, il entend l’arrivée du nouveau venu et peut aboyer car je ne l’ai pas convié. Le patient entend le chien mais il est la plupart du temps tellement centré sur sa demande de prise en charge qu’en général il ne manifestera aucun commentaire sur les aboiements. Il intégrera néanmoins celui-ci dans son psychisme. Je prendrai le temps de sentir lors de cette première rencontre et parfois les suivantes si la personne peut bénéficier de l’apport du chien dans la consultation ou s’il est préférable de ne pas l’intégrer.

Cette période d’observation et de découverte du patient avec sa problématique peut se caractériser un peu comme une phase d’empreinte qui va avoir une place déterminante pour la poursuite des consultations.


L’introduction d’un animal comme le chien dans la cure peut-être vécu comme l’apport d’un partenaire, comme un couple ou comme un enfant.

Le transfert sera certainement influencé et modifié par les différentes perceptions du patient et ses projections sur l’animal. Celles-ci me révéleront au fil des séances s’il ressent la présence du chien comme un appendice affectif du thérapeute envers lui, et des marques de tendresse qui peuvent se déclarer par l’intermédiaire de cet animal transitionnel. Il peut également s’identifier inconsciemment à l’animal et dès son arrivée déclarer que le chien a l’air fatigué ou triste ou joyeux selon son propre état d’âme. Ces projections sur l’animal sont toujours intéressantes et me révèlent le ressenti profond du patient dès son entrée.

Le petit chien renvoie très souvent l’adulte en thérapie à ses parts infantiles et accentue le caractère régressif de la séance. L’animal facilite le retour à l’enfance, il réveille les souvenirs liés aux demandes d’affection comblées ou non, au temps consacré aux soins, aux jeux, à l’attention réservée par les parents. Il ouvre donc au patient la voie vers ses parts primitives et archaïques.

La dépendance du chien au maître et son éternelle jeunesse plonge l’imaginaire et les fantasmes du patient dans ses premières interactions affectives et la satisfaction de ses besoins primaires. Il est donc invité malgré lui à quitter sa position « adulte » pour retrouver la spontanéité des pensées, libérées du contrôle de la conscience et s’abandonner aux émotions qui s’exprimeront.

Cet excès d’amour et de joie communiqué par le chien à l’arrivée du patient peut être une source d’apaisement et de bien être pour les personnes en détresse affective mais elle peut devenir source d’angoisse et de stress chez les personnes trop déprimées.

Le contraste entre la démonstration de joie et de fête du chien et la souffrance du dépressif pourrait même accroître son mal être, car le bonheur de l’animal l’empêcherait d’occuper l’espace psychique du thérapeute avec son malheur.

Comment déposer sa plainte immense dans un lieu ou le chien semble si heureux avec son maître et si paisible ? Il faudra donc veiller à ne pas intégrer l’animal dans les périodes où ces patients manifestent une trop grande souffrance psychique.

Lors de cette thérapie vous serez en possibilité d'accepter ou non la présence du chien et aussi le chien choisira de venir ou pas lors de la séance.
 

Les chiens sont les animaux les plus utilisés dans les thérapies assistées avec les animaux. Il a été prouvé qu’ils aident à améliorer la santé et le bien-être des patients.

La thérapie assistée avec un chien est un complément proposé en plus de mon cadre thérapeutique habituel.

Ce type de thérapie va permettre d'accompagner les troubles émotionnels et comportementaux, le stress, l’anxiété ou la dépression. Ou encore des addictions ou des altérations psychiques et neurologiques comme Alzheimer. On l’utilise aussi pour des troubles du spectre autiste, des maladies vénériennes, ou avec des personnes dépendantes et âgées.

La chien peut être considéré comme un médiateur de la relation, facilaitant la rencontre avec le patient.

Dans les familles où les relations constituent une source d’insécurité plus ou moins marquée, le chien de la maison manifeste lui aussi de l’insécurité, par des conduites turbulentes par exemple. Un cas tout à fait particulier est celui de l’anxiété de la séparation manifestée par le chien à l’égard des maîtres et de la famille. Très souvent, elle trouve son origine dans un attachement insécure qui s’est formé au cours du développement de l’animal, ou dans des erreurs commises au cours du dressage et de l’établissement des règles des relations, notamment avec la famille. Ces connaissances nous donnent des indications pratiques qui permettent d’améliorer notre rapport de dominance/soumission avec l’animal et, par conséquent, les modalités d’adaptation dans la famille et dans tout contexte relationnel (Bruni, 2010).

Il faut prendre en compte les processus de communication et de relation. Par le biais des manières d’exprimer les émotions et les sentiments, nous pouvons saisir dans ces processus les différences qui existent entre les animaux et les êtres humains. Ce n’est pas par hasard si chaque fois que nous tâchons de définir la relation avec notre chien, il nous faut faire attention aux détails de nos messages non-verbaux (transmis par les langages iconique et paraverbal). Notre chien perçoit tous nos messages comme des messages relationnels, où sont impliqués surtout les processus primaires.

 

En psychothérapie, on rencontre des histoires de vie et des destins qui se croisent, poursuivant l’objectif de réduire la souffrance psychique et d’augmenter le bien-être.

Les histoires qu’on raconte en psychothérapie sont exprimées par des mots, par le corps, par des exercices ou exemples que l'on expriment ensemble et des objets comme des métaphores. Parmi ces derniers, on peut citer les chiens et d’autres animaux.

En général, le psychothérapeute propose par son discours, sa présence dans cette position d'aide de produire des changements dans la vie de ces patients et d'activer ou de réactiver des processus dont l'évolution seraient parasitées ou même bloquées.

Dans tout récit, dans toute histoire de vie, il y a intégration de connaissances résidant dans le corps et conduite par les émotions,et l’autre s’exprimant par des formes abstraites et rationnelles.

C’est grâce aux histoires que nous pouvons donner un sens aux possibilités perdues et aux éventualités qui s’annoncent, même s’il s’agit de l’histoire de notre famille ou de notre rapport avec notre chien.
 

Le changement en psychothérapie est le fruit de nombreux facteurs dont la composante émotionnelle est essentielle, puisqu’elle joue le rôle de médiateur dans l’interaction des acteurs du système thérapeutique. Elle s’exprime par les résonances de sentiments et d’émotions qui surviennent lors de l'assemblage du thérapeute et de la famille qui consulte

En effet, quand nous utilisons des mots pour décrire nos sentiments, nous faisons une falsification et une distorsion car nous passons d’un système spontané et en grande partie inconscient à une description qui pourrait ne pas correspondre à l’expérience vécue. Bateson pense que cette falsification pourrait produire des pathologies psychiques. Elle n’est pas possible dans la relation avec un chien (Bruni, 2010). Pour ce dernier, les mots que nous utilisons sont complètement des signaux non-verbaux, qui comptent seulement pour leur composante paralinguistique.


 

Comment le chien peut il nous apporter des ressources utilisables dans la relation de soin ?

Dans le cadre de mon cabinet thérapeutique, le fait d'être accompagner par mon chien peut apporter autant dans les diverses intéractions réelles avec la patient que dans celles qui sont plus de l'ordre du vécu, de l'éprouvé et des signifiés symboliques.

Les animaux et notamment les chiens sont par eux-même des thermomètres émotifs pouvant par exemple s'apaiser que lorsque leur maître ou même lorsque le climat familial est tranquille.

Ainsi par cette constatation nous pouvons bien percevoir ce que peut apporter un chien dans un soin car de part sa conduite il va être un révélateur de certains vécus qui vont pouvoir se jouer et s'exprimer dans la relation et les intèractions auprès de l'animal. Ainsi pour des jeunes enfants ou des patients souffrant de graves pathologies ayant de la difficultés voir même une impossibilité et d'expressions de leurs émotions ou même de possibilités d'adaptation par les intèractions avec le chien ses modalités relationnelles vont pouvoir être travaillée.

Je ne peux généraliser ces observations car la présence de l'animal dans la thérapie peut bien sur avoir des répercussions (autant facilitatrice que contraire) ce qui m'amène à mettre en avant que selon les ressentis et besoins de chacun le chien peut être présent ou pas lors des différents moments de la thérapie. L'animal autant que les autres participants décidera de sa possible présence dans les séances.

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